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Oil over Troubled Water

Auteurs : Kim Wist et Christian Engblom

Catégorie : Close-up / Cartes

oil over troubled water
Description de l'effet

Le prestidigitateur sort un jeu de cartes. Sa particularité est qu’il est composé pour moitié de cartes à dos rouges et d’autres à dos bleu, mélangées entre elles. Et c’est bien le dos des cartes qui est important, comme vous allez le voir. Avec trois cartes rouges et trois cartes bleues, le magicien va faire une petite expérience. Face en l’air, il pose les cartes une à une, en alternant clairement rouges et bleues. Il attend un petit moment et étale les cartes : tout comme l’huile et l’eau, qui ne peuvent rester mélangées, les rouges et les bleues sont séparées !

On recommence. Les cartes sont posées une à une, très clairement, en un petit ruban. On montre même le dos du ruban : les rouges et les bleues sont bien alternées, tout comme dans le jeu, qui est lui même étalé de nouveau pour faire constater le mélange. On attend un instant et, encore une fois, les rouges et les bleues se sont séparées !

L’expérience est tentée de nouveau, mais, cette fois, après avoir montré que les cartes étaient bien alternées, le petit paquet est tenu par le spectateur. Qu’à cela ne tienne, lorsqu’on éventaille les cartes dans ses mains, rouges et bleues se sont encore séparées ! Mais ce n’est pas tout… Le prestidigitateur prend le jeu, qui est resté sur la table, bien visible, depuis le début de la routine, et l’étale : là aussi, toutes les cartes se sont magiquement séparées, rouges dans la première moitié, bleues dans la seconde !

Points forts
Totalement incompréhensible pour le spectateur .
Pratiquement automatique.
Point faible
Ni les cartes ni le jeu ne peuvent être donnés à l’examen.
Difficulté 1 étoile

Pas difficulté technique, c’est presque automatique. Comme toujours, l’entraînement est nécessaire pour rendre l’effet fluide et pour ne pas flasher les gimmicks.

Notre avis 4 coeurs

J’adore les routines sur le principe de l’huile et l’eau. Les versions de ce grand classique de la magie des cartes sont innombrables, et on peut les associer en une routine complète, en multipliant les effets, jusqu’à finir par l’incroyable séparation des rouges et des noires sur le jeu entier : le travail de Dani DaOrtiz est à ce sujet impressionnant.
Pour compléter une telle routine, Oil Over Troubled Water est idéal. L’utilisation du dos des cartes donne un effet nouveau, particulièrement visuel et facile à suivre.

Oil Over Troubled Water est une routine créée au départ par Kim Wist, qui a imaginé la séquence avec les trois cartes rouges et les trois bleues. Christian Engblom y a ajouté le final, avec l’effet qui intéresse cette fois l’intégralité du jeu.
J’ai acheté ce tour après avoir vu la démo de Murphy’s Magic, présentée par Eric Jones, dont j’adore le style, tout en lenteur et en délicatesse. C’est l’effet tel qu’il est décrit plus haut. Dans le DVD, Kim Wist puis Christian Engblom présentent chacun leur routine personnelle. Leurs deux présentations sont très proches, avec quelques différences qui portent essentiellement sur le boniment et la façon de montrer les cartes. Elles ont en revanche une différence majeure par rapport à celle d’Eric Jones : il n’y a que deux phases avec les six cartes, avant la révélation finale avec le jeu. J’ai du mal à savoir s’il faut faire deux ou trois phases : les trois phases d’Eric Jones sont peut-être un peu trop similaires, et le spectateur peut commencer à comprendre le principe. Je me suis dit qu’une routine associant les méthodes des uns et des autres pouvait permettre de conserver trois phases sans risquer d’éventer le principe… C’est pourquoi je vous conseille d’aller jeter un œil à la démo d’Eric Jones, qui est vraiment différente, afin de choisir celle qui convient le mieux à votre style.

Il est à noter que le DVD est par ailleurs assez basique. Pour les performances comme pour les explications, il s’agit d’une sorte de conversation entre Kim Wist et Christian Engblom, avec très peu de montage. Mais c’est parfaitement suffisant, chacun entrant dans les détails de leur présentation au fur et à mesure du déroulement de la routine. Il faut parfois revenir en arrière pour bien comprendre certaines subtilités, mais ce n’est pas trop pesant.

Une petite remarque sur le prix, qui va de 36 à 40€ en fonction des boutiques. Au départ, j’avais trouvé ça un peu cher. Dans le teaser publicitaire, un certain Bill Kalush, que je ne connaissais pas (il s’agit en fait du fondateur du Conjuring Arts Research Center, et du moteur de recherche Ask Alexander), dit : " Je regarde ce truc encore et encore, et je n’ai pas la moindre idée de la méthode utilisée par Christian (Engblom). " Bon, il ne faut pas exagérer, je pense qu’un cartomane un peu averti va faire au moins aussi bien qu’Houdini, qui se faisait fort de comprendre un tour en le voyant 3 fois. Ici, la technique utilisée m’a semblée rapidement évidente, et je me suis d’ailleurs dit que j’allais simplement reconstruire la routine et m’acheter les cartes truquées nécessaires pour économiser un bon tas d’euros…

Sauf que, en faisant ainsi, ça me revenait pratiquement aussi cher que d’acheter le tour, tout ça sans avoir le DVD ; de plus, sur certaines cartes, il y a une petite subtilité de conception qui, si elle n’est pas absolument indispensable, permet une présentation encore plus naturelle. Le corollaire de tout ça est que, même si le prix de Oil Over Troubled Water peut sembler élevé, il faut savoir que pratiquement toutes les cartes sont truquées et que ça a indéniablement un coût ! Les cartes sont imprimées par l’USPCC, et la qualité est excellente. A ce propos, je vais exprimer un vœu pieux. La partie de la routine avec les six cartes demande quand même de l’entraînement, et ce petit paquet va s’user plus vite que le reste. Je ne vous dis pas combien de ces six cartes sont truquées, mais il aurait été bienvenu que ces cartes soient en double, pour pouvoir s’entraîner, comme pour 3 de Steve Valentine.

Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ! Il ne s’agit pas d’un tour qui entraîne des réactions hystériques, comme j’en ai vu avec Haunted de Peter Egginck, par exemple. C’est plutôt un tour où le public se dit : " Ça m’énerve ! ".
Tout est naturel, sans le moindre geste suspect, et l’incompréhension est totale : j’en ai vu qui ont eu du mal à dormir, tournant et retournant l’effet dans leur tête pour essayer de comprendre comment j’avais fait… Et ça aussi, c’est de la magie !

 

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